" Vivre : un regard suffit "
Le mot « fautographie » aurait été utilisé pour la première fois par Man Ray. Suite à une exposition qu’il avait organisée sur les photos « ratées », Clément Chéroux, historien de la photographie et directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson, avait publié le passionnant livre intitulé « La fautographie : petite histoire de l’erreur photographique », dont voici sa présentation :
Si le terme de « Fautographie » semble remonter à Man Ray, la pratique, elle, sous ses multiples formes, est bien plus ancienne - aussi ancienne que la photographie elle-même. Ratures et ratages, bonnes ou mauvaises surprises, détournements, lapsus et pataquès ont jalonné son histoire, fécondé des avant-gardes, inspiré les concepts les plus sérieux ou les expériences les plus fantaisistes, suscité des débats esthétiques épineux mais passionnants. Car l'accident photographique est aussi délicat à saisir qu'à éviter ou à provoquer (sauf à considérer, avec Ben, qu'« il n'y a pas de photos ratées », ou au contraire qu'elles le sont toutes) ...
Le mot « fautographie » m’a semblé évident pour définir les images que je crée avec leur part de hasard et leur aspect déconstruit …
Je n’ai pas encore vraiment créé de « fautographies » à partir de photographies spécifiquement et délibérément prévues pour. J’aime la part de hasard qu’amène le fait de partir d’un existant qui n’avait pas vocation à être ainsi utilisé. L’imprévu apporte parfois de belles surprises, mais aussi souvent des déceptions. C’est ce qui fait son charme, sa spontanéité et peut-être sa poésie aussi.
Je commence néanmoins à effectuer des prises de vues destinées exclusivement à devenir « fautographies », en souhaitant que la perte de spontanéité du regard ne débouchera pas sur la perte de la poésie du hasard.
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